Damasquinerie, art de la gravure sur acier dans la ville de Meknes, dont les tailles reçoivent ensuite des incrustations d’or ou d’argent formant de riches dessins.

Les étapes de la Damasquinerie à Meknes

Pour l’opération de la damasquinerie, on polit l’acier, soit une arme, soit un vase ou tout autre objet. on le porte à une chaleur modérée pour le bleuir. On trace ensuite légèrement avec la pointe du burin le dessin qu’on veut appliquer, ou bien on couvre l’acier d’une couche de vernis fait de cire blanche, de mastic en larmes et de spath en poudre, on noircit à la flamme, et on trace le dessin à la pointe obtuse et dure, en avant soin d’atteindre le métal, on y verse ensuite un mélange d’acide nitrique faible, de sel et de vinaigre, puis on nettoie, et le dessin se trouve finement tracé sur le métal : il n’y a plus qu’à procéder aux incrustations. Pour cela, plusieurs moyens sont en usage :

  • on peut simplement poser, en les fixant avec de la cire, les fils d’or et d’argent sur le dessin, en en suivant scrupuleusement tous les détours, et, par la seule force du marteau, l’incrustation s’opère d’une manière suffisante
  • on trace de profondes intailles au burin, et on y introduit des fils métalliques plus forts, le marteau achève l’opération, il ne faut pas oublier, après l’incrustation, le polissage et quelquefois le limage, et enfin le trempage
  • lorsqu’on a un métal moins dur que l’acier, le bronze par exemple, à damasquiner, on champlève le métal sur toute la surface de la figure à graver, on applique sur le fond une lame mince d’or ou d’argent, qu’on y fixe en rabattant au marteau les bords relevés des contours, puis on modèle les figures sur la feuille rapportée, au moyen des ciselets, des burins ou de poinçons à estamper.

Histoire de l’art de la Damasquinerie

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Les Anciens connaissaient l’art de la damasquinerie, et Hérodote le nomme kollêsis. L’invention en était attribuée à Glaucus de Chio, auteur du cratère que le roi de Lydie Alyatte offrit au temple de Delphes. Les Romains appelaient cet art fer-rumination dès le Bas-Empire, les peuples du Levant y ont excellé, principalement les habitants de Damas, et de là vint le nom donné à ce genre de travail. Les magnifiques portes de St-Paul-hors-les- Murs, à Rome, en bronze damasquiné, furent exécutées en 1070 à Constantinople. Un des plus beaux exemples de la damasquinerie orientale est le vase qui a servi au baptême de Louis IX, et qui est conservé au Louvre, dans le Musée des souverains.

L’art de la damasquinerie, oublié pendant longtemps, reparut en Italie vers le XVe siècle, et il y fut cultivé avec beaucoup de succès, on enrichit d’élégantes arabesques les armures, les boucliers, les poignées et les fourreaux d’épées. On nomme ce genre de travail lavoro all’ Azzimina, et un des premiers artistes vénitiens de cette époque est Paolo, surnommé Azzimino. Viennent ensuite, à Milan, Giovanni-Pietro Figino, Bartolommeo Piatti, Francesco Pellizone, Martino Ghinelle, Carlo Sovico, Ferrante Bellino, Pompeo Turcone, Giov. Ambrogio, puis les armuriers Philippa Negroli, Antonio Biancardi, Bernardo Civo, Antonio, Federico et Luccio Piccinini, Romero, etc. Benvenuto Cellini fit des damasquinures dans sa ,jeunesse. Les Lombards excellaient à reproduire les feuilles de lierre et de vigne vierge; les Romains, celles d’acanthe avec leurs tiges et Ieurs fleurs, entremêlées d’oiseaux et de petits animaux. La damasquinerie commença à être pratiquée en France au XVIe siècle (La Renaissance); le bouclier et le casque de François Ier, qu’on voit au Cabinet des médailles de Paris, sont des oeuvres remarquables, et, sous Henri IV, il y avait déjà de très habiles artistes, parmi lesquels se distingua, à Paris le fourbisseur Cursinet. (E. L.).

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